Visite Privée : Le charme inimitable du style parisien
Dans le VIIIᵉ arrondissement de Paris, ce deux-pièces illustre à merveille ce qui fait l'étoffe et le charme du style parisien. Découverte
Mathieu travaille dans le BTP. Julie est chasseuse de têtes. Ces deux jeunes cadres dynamiques de 27 ans viennent de signer l’achat de leur premier appartement : un deux-pièces de 43 m² dans l’un des quartiers en vue de la capitale. L’appartement est au quatrième étage d’un immeuble haussmannien en pierre de taille, baigné de lumière mais dans un état épouvantable. Moquette marron au sol, murs orange ou fleuris, petites pièces cloisonnées, pièces d’eau encombrantes, le tout dans un état inchangé depuis trente ans… À charge pour Pierre Petit, leur ami architecte d’intérieur, de rénover tout l’appartement dans le « style parisien » contemporain pour un budget serré. Voici comment Pierre a relevé brillamment ce défi en seulement deux mois.
Coup d’œil
Qui habite ici : Julie et Mathieu, un jeune couple de cadres dynamiques
Emplacement : rue d’Édimbourg, entre le parc Monceau et la gare Saint-Lazare, Paris VIIIᵉ
Superficie : 43 m²
Date du chantier : avril-mai 2015
Budget : 35 000 euros
Architectes : Pierre Petit, un jeune architecte d’intérieur.
Anecdote : « Je considère qu’un architecte d’intérieur doit être créatif, quels que soient les conditions et le budget alloués au projet. Je suis dans l’esprit “less is more”, la maxime de l’architecte Mies van der Rohe que je me suis d’ailleurs fait tatouer sur le bras. Ma mère trouve ça un peu “too much” et ça fait souvent rire mes clients, mais je trouve que c’est une bonne façon de dépoussiérer ce métier souvent pensé comme exclusif, guindé. Cette maxime m’a toujours aidé dans les cas où j’avais un problème que je n’arrivais pas à résoudre. En revenant à la pureté des lignes et à la simplicité, je trouvais ma solution. »
Photos : Meero
Coup d’œil
Qui habite ici : Julie et Mathieu, un jeune couple de cadres dynamiques
Emplacement : rue d’Édimbourg, entre le parc Monceau et la gare Saint-Lazare, Paris VIIIᵉ
Superficie : 43 m²
Date du chantier : avril-mai 2015
Budget : 35 000 euros
Architectes : Pierre Petit, un jeune architecte d’intérieur.
Anecdote : « Je considère qu’un architecte d’intérieur doit être créatif, quels que soient les conditions et le budget alloués au projet. Je suis dans l’esprit “less is more”, la maxime de l’architecte Mies van der Rohe que je me suis d’ailleurs fait tatouer sur le bras. Ma mère trouve ça un peu “too much” et ça fait souvent rire mes clients, mais je trouve que c’est une bonne façon de dépoussiérer ce métier souvent pensé comme exclusif, guindé. Cette maxime m’a toujours aidé dans les cas où j’avais un problème que je n’arrivais pas à résoudre. En revenant à la pureté des lignes et à la simplicité, je trouvais ma solution. »
Photos : Meero
Le meuble de rangement en medium encadre la porte de la salle de bains d’un placage de chêne, de la même teinte que le plancher en point de Hongrie. Ce dernier, « une bonne surprise une fois la moquette ôtée », a été décapé sur 2 millimètres et fini à l’huile mate pour conserver son côté brut. « J’adore le bois. J’ai gardé cet amour de ma première expérience professionnelle chez Ken en Sô, un constructeur de maisons de bois contemporaines. » Pierre affectionne également les niches comme celle de ce meuble d’entrée : « Elles permettent de mettre un peu de déco et de fantaisie dans ce type de compositions massives. » Ici, elle est également bien pratique pour poser le portable ou les clés.
Dans la cuisine, la palette de teintes se prolonge, conférant une belle unité à l’espace ouvert. Le bar constitué par le soubassement de la verrière, le plan de travail et les étagères ont été réalisés sur mesure en chêne. « C’est une cuisine Ikea mais ces éléments en massif lui donnent son cachet et la font sembler plus haut de gamme. Pas de budget ne veut pas dire pas d’originalité ni de qualité. » Cette cuisine a d’ailleurs tout d’une grande : lave-vaisselle, four, micro-ondes, grand frigo et lave-linge ont été intégrés. « Le combiné Rosières, four et lave-vaisselle, sauve les petites surfaces. »
La cuisine respecte à la perfection les codes du « style parisien by Pierre Petit ». Ici, la tonalité industrielle a été renforcée par les éléments métalliques : sont concernés la verrière, l’électroménager et le robinet Inox, les poignées de porte et le sol – un grès cérame en 30 x 60 centimètres – qui imite le béton. « La cuisine est une surface technique et nous avons veillé à ce que les contacts se fassent sur du métal ou du carrelage, faciles à nettoyer. Ailleurs dans l’appartement, tous les contacts se font sur le bois massif, chaleureux au toucher. »
Ce plan serré souligne particulièrement bien le travail du détail. Aucune place n’est perdue dans l’angle de la cuisine grâce à un casserolier tourniquet logé sous le plan de travail. Par ailleurs, les étagères qui se prolongent jusqu’au bout du mur, en biseau, agrandissent l’espace visuellement et assurent une finition aussi bien déco que pratique. « On avait la contrainte de la fenêtre à ouvrir car la hotte est à recyclage et non à sortie extérieure. »
Quant à la crédence, elle rappelle les carreaux du métro parisien mais dans un modèle un peu différent. « On les a trop vus partout », explique l’architecte soucieux d’inspirer les tendances et non de les suivre.
Quant à la crédence, elle rappelle les carreaux du métro parisien mais dans un modèle un peu différent. « On les a trop vus partout », explique l’architecte soucieux d’inspirer les tendances et non de les suivre.
La pièce à vivre, vaste pour un petit appartement, loge sans encombre trois zones distinctes : l’espace repas, le canapé et table basse, et enfin le coin télé. Ce dernier, invisible à l’image, se situe sur le retour du meuble de l’entrée.
Les meubles auraient dû être ceux que possédaient déjà Julie et Mathieu mais quand ils ont emménagé dans cet espace tout neuf, « ils se sont vite rendu compte qu’ils étaient en décalage, ce qui est très souvent le cas », témoigne le professionnel. Le nouveau mobilier a été néanmoins choisi par les propriétaires d’après les conseils de Pierre Petit qui les a guidés sur les couleurs.
Les meubles auraient dû être ceux que possédaient déjà Julie et Mathieu mais quand ils ont emménagé dans cet espace tout neuf, « ils se sont vite rendu compte qu’ils étaient en décalage, ce qui est très souvent le cas », témoigne le professionnel. Le nouveau mobilier a été néanmoins choisi par les propriétaires d’après les conseils de Pierre Petit qui les a guidés sur les couleurs.
Les chaises du coin repas ont été choisies pour leur confort et la suspension Hive a été achetée sur AliExpress. Le canapé assure un couchage confortable aux amis de passage. Julie et Mathieu ont tenu à mettre un tapis sous la table basse, ce qui n’était pas vraiment du goût de Pierre, mais les voisins du dessous leur en sont reconnaissants.
Chaises Flex Back, chez Drawer ; Canapé chez Maison du Convertible ; Table Basse chez Fleux
Chaises Flex Back, chez Drawer ; Canapé chez Maison du Convertible ; Table Basse chez Fleux
La cheminée, un des attributs classiques du style haussmannien, n’a surtout pas été sacrifiée au profit de la superficie comme c’est à déplorer dans bien des petits appartements parisiens. Anciennement en marbre rouge veiné de blanc, elle a été remise au goût du jour par une peinture anthracite mate. Son trumeau, doré à l’origine, était très abîmé. Pour une question de coût, il a été repeint en blanc.
La déco a été assurée à moindres frais par Julie et Mathieu au moyen de six tirages Internet de photos personnelles Instagram. Les cadres (40 x 40 centimètres) sont signés Ikea. L’ensemble de vases sur la table basse a coûté 5 euros et le bougeoir de la cheminée vient de chez Monoprix.
Vases chez Hema
La déco a été assurée à moindres frais par Julie et Mathieu au moyen de six tirages Internet de photos personnelles Instagram. Les cadres (40 x 40 centimètres) sont signés Ikea. L’ensemble de vases sur la table basse a coûté 5 euros et le bougeoir de la cheminée vient de chez Monoprix.
Vases chez Hema
La chambre de 11 m² se contente de l’essentiel, un lit et deux petites tables de nuit, ce qui la fait paraître plus vaste. Au fond, la porte qui menait à l’ancienne salle de bains a été conservée et cache dorénavant le placard à chaussures de Julie, « modeuse invétérée ». Le pan de mur derrière le lit a été peint dans un gris-vert de chez Guittet.
Mathieu, qui dort à gauche, a choisi une table de nuit en métal ajouré. Elle file la métaphore industrielle et se marie bien à l’applique et à la parure de lit aux motifs géométriques.
Table basse chez AM.PM. ; parure de lit Tradilinge chez Camif
Table basse chez AM.PM. ; parure de lit Tradilinge chez Camif
Pierre déteste les symétries parfaites. Il a préféré éclairer la chambre d’une unique applique de type Mouille même si Julie et Mathieu ont par la suite fait ajouter un plafonnier. À ceux qui ergoteraient sur l’absence de lampes de chevet, il répond : « Il faut vivre avec son temps ! Plus aucun jeune ne lit de livres au lit. Ils ont des iPhone, des iPad ou des Kindle avec rétroéclairage. J’adore dessiner des bibliothèques, mais mes clients n’ont plus de livres. Ils stockent tout en numérique. » Et c’est sans doute assez judicieux dans les petites surfaces parisiennes.
Applique chez AM.PM.
Applique chez AM.PM.
Le mur face au lit était de biais. Pour récupérer un beau carré dans la chambre, Pierre a installé un dressing sur toute la largeur. Il fait 60 centimètres au plus large (partie habits sur cintres), et 40 de l’autre côté (partie habits pliés). « Il fallait bien ça à Julie pour ranger toutes ses fringues », plaisante Pierre. Si les façades sont en mélaminé blanc classique, le soin accordé au détail rejaillit dans les poignées en chêne massif qui font exactement les trois quarts de la hauteur de la porte. « Ces poignées permettent de retrouver la constante boisée et le bois a un toucher velouté plus qualitatif. Cette forme de poignée permet en outre de ne plus se poser de questions sur l’endroit par lequel on saisit la porte. Le geste d’ouverture devient naturel. C’est un confort d’utilisation à essayer pour véritablement l’éprouver. »
La salle de bains a été conçue la plus petite possible, mais très fonctionnelle. À l’origine, elle prenait place dans un cube qui encombrait le salon. Elle a été déplacée au niveau des toilettes dans l’entrée de l’appartement. Elle rassemble les toilettes, le meuble vasque et une « fausse douche à l’italienne ». Cette dernière a été posée avec un receveur plat en Solid Surface, un nouveau produit que l’on peut recouper aux dimensions utiles.
Le plan « avant »
La majeure transformation mise en œuvre dans cette rénovation a consisté à déplacer la salle de bains, qui formait un cube dans le salon, au niveau des anciennes toilettes où se trouvait la seule autre évacuation exploitable.
La majeure transformation mise en œuvre dans cette rénovation a consisté à déplacer la salle de bains, qui formait un cube dans le salon, au niveau des anciennes toilettes où se trouvait la seule autre évacuation exploitable.
Le plan actuel
Les cloisons de l’ancienne cuisine et des anciennes toilettes ont été abattues. Le passage de la largeur du mur porteur entre la chambre et l’ancienne salle de bains a été transformé en meuble à chaussures.
ET VOUS ?
Comment définiriez-vous le style parisien ?
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« Le seul impératif de Julie et Mathieu était de faire fusionner cuisine et séjour afin d’avoir un bel espace à vivre. J’avais par ailleurs carte blanche pour tout décaper et repenser cet appartement pour le XXIᵉ siècle. » Pierre a commencé par leur conseiller une vraie entrée. Ses contours sont dessinés par une fenêtre atelier en acier qui restitue la lumière venant de la cuisine et, à l’opposé, par un vaste meuble de rangement. « Dans ce type d’appartements, le plus gros travail est souvent de tout lisser pour que ce ne soit pas le fouillis. Ce meuble est bien pratique pour loger le compteur et ranger les manteaux, les chaussures, etc. »
À des fins de lisibilité des espaces et également pour dissimuler « la technique », Pierre a fait abaisser le plafond au niveau de l’entrée et de la cuisine.